En effet, la polyarthrite est régulièrement associée à plusieurs facteurs environnementaux inhalés (comme le tabac ou les particules ultrafines), ce qui renforce l’hypothèse selon laquelle les poumons pourraient être impliqués dans l'apparition de la maladie. Cela s'expliquerait par la nature du tissu qui compose les voies aériennes, tissu capable de transformer les particules environnementales et de les présenter aux cellules immunitaires sous forme d’antigènes. C'est ce qui entraînerait la réaction auto-immune.
Notre astuce fait le point.
Définition générale de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire.
Caractéristiques
Ce rhumatisme inflammatoire est caractérisé par :
- des synovites : sécrétion anormale de liquide synovial ;
- et un pannus : multiplication et donc épaississement du tissu synovial.
La synovite est responsable de douleurs et de gonflements articulaires. Le pannus entraîne des lésions ostéocartilagineuses et tendineuses.
Évolution de la maladie
La PR évolue par poussées jusqu'à la destruction des articulations atteintes. Elle touche principalement les mains, les poignets et les genoux mais peut atteindre toutes les articulations.
Si les principales manifestations de la maladie sont articulaires, on note parfois des signes extra-articulaires :
- la fatigue ;
- la fièvre ;
- des atteintes :
- de la peau tels que nodules ou boules sous la peau,
- de l’œil,
- du cœur,
- des poumons ou des nerfs.
Bon à savoir : des traitements existent pour freiner l'évolution de la maladie.
Atteinte respiratoire dans 50 % des cas
L'atteinte respiratoire pourrait concerner un malade sur deux, notamment dans la phase asymptomatique précoce de la PR.
Elle peut prendre la forme :
- d'une fibrose pulmonaire (manifestation pulmonaire la plus fréquente et pouvant mener à une bronchectasie) ;
- d'une pleurésie (manifestation inflammatoire) ;
- de nodules dans le parenchyme pulmonaire (l’atteinte parenchymateuse est retrouvée chez près de 60 % des patients ayant une PR établie).
Des études ont montré que l’incidence de la PR était plus importante dans les zones urbaines que dans les zones rurales. Par ailleurs, plusieurs études indiquent que vivre à proximité d’un lieu d’émissions de particules environnementales augmente le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde.
À noter également que certaines manifestations respiratoires peuvent être dues aux traitements de la polyarthrite rhumatoïde.
Nous nous concentrerons ici sur la fibrose pulmonaire qui peut être responsable d'une diminution du volume d'air des poumons et causer une toux.
Fibrose pulmonaire
La fibrose pulmonaire désigne un épaississement du tissu pulmonaire. Celui-ci s’épaissit et devient raide et cicatriciel. Dans le cadre de la PR on parle de poumon rhumatoïde.
Incidence sur le souffle : dyspnée
Au fur et à mesure que le tissu pulmonaire devient plus épais et cicatriciel, les poumons ont davantage de difficulté à transférer l’oxygène à la circulation sanguine.
Par conséquent, le cerveau, le cœur et les autres organes ne reçoivent pas l’oxygène dont ils ont besoin pour fonctionner correctement. Le symptôme le plus fréquent est l’essoufflement, la dyspnée, c'est-à-dire la sensation de manquer de souffle (syndrome restrictif).
Bon à savoir : il est fort probable qu'une base génétique favorise l'apparition d'un poumon rhumatoïde, mais le tabagisme joue un rôle important dans la survenue ou l’aggravation de cette atteinte qui peut aussi concerner la plèvre (l'enveloppe protectrice des poumons).
Symptômes de la fibrose pulmonaire
Les autres symptômes sont :
- une toux sèche chronique et par quintes ;
- une fatigue et une faiblesse ;
- une gêne thoracique ;
- une perte d’appétit ;
- une perte de poids inexpliquée.
Le plus souvent, les manifestations pleuro-pulmonaires (tous les compartiments anatomiques de l’appareil respiratoire peuvent être touchés) n'entraînent pas de symptômes évidents et les examens d'imagerie n'apportent pas davantage d'information.
À terme, l’atteinte respiratoire au cours de la PR peut se traduire par un syndrome obstructif (bronchectasie).
Traitements de la fibrose pulmonaire
Les traitements de la fibrose pulmonaire sont :
- Traitement de la cause (ici la PR).
- Cortisone à forte dose au début, puis à doses dégressives.
- Immunosuppresseur, quelquefois.
- Oxygène à long terme.
- Transplantation pulmonaire, lorsqu’elle est possible.
Besoin de plus d'infos pour approfondir le sujet ?
- Consultez la page Polyarthrite rhumatoïde ou bien notre guide dédié aux Rhumatismes.
- Dans le cas de la polyarthrite, le diagnostic d'un médecin est recommandé.
- Dans le cas d'une quinte de toux avec, en plus, une diminution des transferts d'oxygène, Attention aux pertes d'équilibre !