
La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, fut caractérisée pour la première fois en 1975 dans une ville du Connecticut (États-Unis). Sans que l'on comprenne actuellement pourquoi, elle est en plein développement en Europe, dans l'est et l'ouest des États-Unis, en Alaska et au Canada.
De toutes les maladies vectorielles transmises à l'homme dans l'hémisphère nord, elle est devenue la plus fréquente. Zoom sur les traitements possibles.
Maladie de Lyme : comment l'attrape-t-on ?
Cette maladie bactérienne se transmet par la piqûre d'une tique. Environ 15 % des tiques sont porteuses de la bactérie Borrelia bugdorferi sensu lato, responsable de la maladie de Lyme, et 14 % sont porteuses d'un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine et animale.
Source : programme de recherche participatif mené par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) en partenariat avec l'Université de Lorraine, de l'Anses et du CPIE Nancy Champenoux dans le cadre du plan de lutte contre la maladie de Lyme.
La première précaution à prendre pour ne pas contracter la maladie est donc de bien se couvrir lors des promenades ou activités dans une zone à risque. Concrètement, les vêtements longs sont de rigueur et notamment les pantalons qu'il faudra rentrer dans les chaussettes pour plus de sécurité. Pour ce qui est des enfants, la casquette est recommandée dans la mesure où leur tête arrive à la hauteur des broussailles.
On peut aussi utiliser des produits répulsifs sur la peau ou les vêtements, bien que ce soit moins efficace (le plus connu est le DEET - N-diéthyl-m-toluamide). Il faut alors éviter de couvrir une trop grande surface de peau pour éviter une toxicité du produit.
Bon à savoir : le seul produit naturel à l’efficacité reconnue est le PMD (P-menthane-3, 8-diol), un composé naturel extrait de l’eucalyptus Corymbria citriodora. On peut aussi appliquer sur la nuque, les mains et les chevilles un mélange d'huiles essentielles de lavande et de margousier (neem).
Au retour, il faut inspecter précautionneusement toute la surface du corps. Prêtez une attention particulière aux plis des membres, au nombril, aux oreilles, au cuir chevelu et aux organes génitaux. Le cas échéant, enlever la tique avec une pince appropriée, sans l'arracher, puis désinfecter et surveiller cette zone dans les jours suivants (une tique retirée moins de six heures après avoir été piqué a très peu de chances de vous avoir contaminé). Par ailleurs, en cas de nuit passée dans la nature ou dans un camping à la campagne, il est préférable de s'assurer le matin, avant de commencer la journée, que vous n’avez pas été piqué au cours de la nuit.
Attention : si l'on constate un érythème migrant (éruption cutanée rouge et parfois chaude, circulaire, autour du point de piqûre), il faut consulter immédiatement son médecin traitant : cela peut être le signe primaire de la borréliose de Lyme, qu'il faut traiter au plus vite.
Traitements les plus courants de la maladie de Lyme
Thérapie à base d'antibiotiques
Le traitement repose sur l'administration d'antibiotiques. Selon la Conférence du Consensus tenue en 2006, « l'objectif du traitement antibiotique d'une borréliose de Lyme est l'éradication complète des borrelia afin d'éviter la progression vers des formes secondaires et tertiaires ».
Plus ce traitement est entrepris tôt et meilleures sont les chances de guérison. Il doit être adapté en fonction du stade de la maladie et de ses manifestations, que ce soit en termes de type d'antibiotique, de doses, ou de durée du traitement.
À noter : bien qu'il existe depuis 2006 une certaine standardisation du traitement de la maladie, il faut noter que ces traitements reposent souvent sur des études assez anciennes et le prérequis d'une utilisation modérée des antibiotiques. Aux États-Unis, où la maladie est mieux connue, la prise en charge est plus souple. Cette approche est à garder à l'esprit devant un éventuel échec des traitements proposés.
Les molécules utilisées appartiennent à 4 classes différentes d'antibiotiques :
- les bêtalactamines ;
- les cyclines ;
- les macrolides ;
- les nitroimizadoles.
Traitement de la phase primaire
La phase primaire se manifeste par un érythème migrant.
Son traitement privilégie la prise orale de bêtalactamines et de cyclines (amoxicilline ou doxucycline) pendant 14 à 21 jours.
Les macrolides seront utilisées en cas de contre-indications ou d'allergie.
Bon à savoir : les cyclines sont contre-indiquées chez l'enfant de moins de 8 ans et les femmes enceintes ou allaitantes.
L’efficacité est supérieure à 95 %.
En cas de persistance des symptômes, il faut rechercher des co-infections et traiter en conséquence. S'il n'existe pas de co-infection, il faut changer de molécules d'antibiotique et reprendre le traitement à son début.
On peut avoir recours à la céfuroxime-axétil, des céphalosporines de seconde génération (de nouveau pendant deux ou trois semaines).
En troisième intention, on peut se tourner vers l’azithromycine (macrolides) à prendre pendant 10 jours.
Traitement des phases secondaire et tertiaire
Il repose sur les molécules d'antibiotiques déjà évoquées et dépend de la manifestation des symptômes (manifestations neurologiques, rhumatismales, dermatologiques voire cardiaques ou oculaires).
Bon à savoir : chez l’enfant, la borréliose de Lyme est la cause la plus fréquente de paralysie faciale.
Leur administration est préférentiellement intraveineuse, et la durée de traitement s'échelonne entre 21 et 28 jours. Pour adapter au mieux le traitement et le suivi, il est conseillé au médecin traitant d’adresser le patient au spécialiste choisi en fonction des symptômes : neurologue, rhumatologue, dermatologue, cardiologue ou ophtalmologiste.
Il est toutefois recommandé, dans les formes évoluées, d'orienter les patients vers les centres de compétences spécialisés dans la prise en charge des cas complexes de suspicion de borréliose de Lyme (CC MVT, une trentaine de centres labellisés, en phase 2) ou vers les centres de référence de prise en charge pluridisciplinaire des maladies vectorielles à tiques (CR MVT, au nombre de 5, en phase 3).
On effectue un suivi clinique précis et prolongé afin de s'assurer de la guérison, qui est d'autant plus lente que le traitement a été mis en place tardivement. Il doit se poursuivre jusqu’à stabilisation des symptômes et signes cliniques.
Dans certaines formes tardives, la prolongation ou la reprise d'un traitement antibiotique voire l'alternance de différents antibiotiques est indiquée.
Remarque : une réaction Jaris-Herxheimer (augmentation temporaire très importante des symptômes) est possible lors des traitements antibiotiques.
Traitement de la maladie de Lyme aux États-Unis
Les traitements antibiotiques
On y utilise plus volontiers des associations d'antibiotiques afin de contrer la borrelia :
- quel que soit l'endroit du corps où elle est présente (fluides, tissus, cellules) ;
- quelle que soit sa forme (il existe 3 formes morphologiques de borrelia : le spirochète, la forme L, et la forme kystique).
Les antibiotiques n'ayant pas une efficacité équivalente dans tous ces cas, une combinaison d'antibiotiques permet une couverture exhaustive.
On utilise également parfois des molécules capables de se lier aux neurotoxines produites par borrelia afin de les excréter (Cholestyramine, Welchol).
Remarque : on constate qu'aux États-Unis les traitements antibiotiques sont généralement plus longs qu'en Europe. Un minimum de 4 semaines est prescrit et l'on continue ce traitement jusqu'à la disparition des signes d'infection, pendant 4 à 8 semaines.
Parfois la maladie devient chronique, affectant principalement le système nerveux central. Dans ce cas, un traitement antibiotique au long cours est indiqué, pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce peut être également un « cocktail » de différents antibiotiques, afin de contrer les borrelia sur tous les terrains.
Depuis quelques années, la prescription d'antibiotiques se fait sous forme de thérapie pulsée : on administre les antibiotiques pendant 2 à 4 jours de suite par semaine. Ce traitement est poursuivi entre 10 et 20 semaines.
Les approches alternatives
Il existe des protocoles spécifiques ayant prouvé leur efficacité :
- Le protocole Buhner, du nom de l'herboriste américain l'ayant inventé : il associe diverses plantes (renouée du Japon, griffe de chat, sauge rouge...), champignons (cordyceps) et racines (réglisse, ashwagandha), mais c'est un traitement complexe qui doit être adapté au patient.
- Le protocole Cowden, très cher, aurait une efficacité proche de 70 % selon le Dr Richard Horowitz (spécialiste américain de la maladie de Lyme et fondateur de l’ILADS – International Lyme disease and Associated Diseases Society).
- Le Herx (ou Jarisch-Herxheimer) qui consiste à entraîner une puissante réaction via un traitement anti-infectieux particulièrement lourd. Certains patients ne le supportent pas car en tuant les bactéries, celles-ci libèrent leurs toxines ce qui accentue les symptômes sur une courte période.
Dans tous les cas, ces protocoles doivent être suivis de très près par des professionnels.
Traitements complémentaires de la maladie de Lyme
En cas de co-infection
Au vu de certains symptômes, provoquant arthrite, douleurs…, la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est indiquée.
À noter : la tique n'est pas uniquement porteuse des bactéries responsables de la maladie de Lyme. Aussi, il convient de traiter chaque symptôme, car il peut y avoir une co-infection.
Ces différentes maladies peuvent entraîner une baisse du système immunitaire. Les stéroïdes et autres médicaments immunosuppresseurs sont donc contre-indiqués dans la maladie de Lyme.
Médecines alternatives
Les médecines dites « alternatives » sont assez peu connues et reconnues, cependant certains médecins se penchent avec intérêt sur la phytothérapie. Selon une équipe américaine, deux plantes pourraient être efficaces dans le cadre de la maladie de Lyme : la renouée du Japon (Polygonum cuspidatum) et la quinine du Ghana (Cryptolepis sanguinolenta). Même avec un faible dosage, les deux plantes parviendraient à empêcher la division cellulaire de la bactérie et à détruire les microcolonies. Mieux encore, la quinine du Ghana, prise pendant une semaine, détruirait toutes les bactéries.
En cas de maladie de Lyme chronique, la teinture-mère de cardère sauvage (disponible sur Internet) est intéressante : elle aide à lutter contre la borréliose ainsi que contre les autres pathogènes transmis par la tique, elle renforce le système immunitaire, détoxifie et soutient les émonctoires.
Par ailleurs, de nombreux compléments alimentaires peuvent être utilisés pendant les traitements antibiotiques afin de maximiser ceux-ci et d'éviter certains désagréments. Citons entre autres :
- les probiotiques (pour soutenir les défenses immunitaires), dont le Probioplex ;
- l'argent colloïdal ;
- les vitamines C, D et B ;
- les oméga-3 ;
- le magnésium ;
- le zinc et l'iode pour soutenir le traitement antibotique ;
- les plantes qui vont détoxifier le foie (il protège l'organisme et est le principal producteur d'antioxydants) ;
- les supports immunitaires avec des plantes telles que le curcuma, la boswellia, la glutamine ou encore les extraits de pépins de pamplemousse.
Le sommeil et le repos sont très importants, alors que la caféine est à proscrire.
L'ozonothérapie
Quelques praticiens français sont équipés pour pratiquer des séances d'ozonothérapie. Très efficace contre la maladie de Lyme, l'ozonothérapie est à la fois détoxifiante et antibactérienne. L'injection d'ozone (forme très riche d'oxygène) nettoie l'organisme en profondeur et elle permet donc non seulement d'éliminer les causes de Lyme, mais aussi de nombreux autres agents infectieux, toxines et autres parasites qui s'appuient sur la borréliose.
L'ozonothérapie peut s'associer à la photonthérapie qui permet un traitement ciblé des zones infectées.
Aromathérapie
Il est possible de lutter contre la maladie de Lyme, en complément de la médecine conventionnelle, en associant plusieurs huiles essentielles (HE) entre elles pour optimiser leur efficacité.
On pourra ainsi combiner des HE aux propriétés immunitaires et anti-infectieuses à prendre par voie orale, notamment celles :
- de thym à feuilles de sarriette (30 gouttes) ;
- de clou de girofle (60 gouttes) ;
- d'écorce de cannelle de Ceylan (60 gouttes) ;
- de ravintsara (30 gouttes).
Pour compléter le traitement de l'infection on peut également y ajouter de l'HE de tea tree et de menthe poivrée (30 gouttes de chaque).
Une autre préparation peut être réalisée avec les HE d'ajowan (Trachyspermum ammi), de cannelle, de clou de girofle, de laurier noble, de niaouli, d'origan vulgaire, de pamplemousse zeste et de ravintsara. Elle est à prendre à raison de 20 gouttes à diluer avant chaque repas dans une cuillerée de miel.
En prévention, versez les gouttes dans un flacon compte-gouttes en verre teinté de 10 ml et agitez avant d'utiliser à raison de 4 gouttes dans une cuillerée d'huile végétale (2 gouttes pour les enfants) deux fois par jour à la fin des repas. Pour une action curative, prendre 6 gouttes du mélange (trois pour les enfants) quatre fois par jour à la fin des repas pendant 10 jours (voire un peu plus longtemps sur les conseils d'un aromathérapeute).
Ce traitement très efficace entraîne la dissolution de la bactérie et il est donc nécessaire de favoriser le drainage, la diurèse et la détoxification hépatique et rénale. On peut pour cela se servir de l'HE de livèche (30 gouttes) ou de celle d'origan kaliteri (30 gouttes), cette dernière étant vivement recommandée en cas de traitement de la maladie de Lyme chronique.
En guise de conclusion...
Le traitement de la maladie de Lyme repose actuellement sur l'administration d'antibiotiques. Les doses, les types et les durées du traitement dépendent des symptômes, mais aussi des instances de santé, puisqu'on remarque d'importantes différences de prise en charge entre les pays.
On peut télécharger et s'inscrire sur l'application « Signalement tique » permettant à chacun de signaler et de géolocaliser une piqûre de tique et de recevoir des conseils de prévention.
Cependant, des points qui devraient également être améliorés sont le diagnostic et la prise en compte que la maladie de Lyme est aujourd'hui largement sous-estimée. De nouvelles études pourraient encourager le développement de nouveaux traitements.
Pour en savoir plus :
- L'arthrite septique est due à une articulation infectée. C'est un des symptômes de la maladie de Lyme. Symptômes et traitements : on vous dit tout !
- Faisons le point sur l'arthrite juvénile, qui est un rhumatisme inflammatoire chronique parfois en lien avec la maladie de Lyme.
- L'homéopathie peut apporter son aide pour le traitement de l'arthrite, en complément d'un traitement médicamenteux. Faisons le point sur homéopathie et arthrite.