Maladie de Lyme

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La maladie de Lyme engendre une arthrite bactérienne. L'arthrite de la maladie de Lyme est une arthrite septique, tout comme l'arthrite virale, l'arthrite infectieuse et l'arthrite juvénile.

Maladie de Lyme : une arthrite due à une piqûre de tique

Généralités

La maladie de Lyme est aussi appelée « Borréliose de Lyme ». Elle est due à une bactérie : le spirochète Borellia burgdorferi, et elle engendre une arthrite bactérienne, qui est une arthrite septique.

À noter : grâce à sa forme en hélice, Borellia burgdorferi se déplace très facilement dans les tissus et dans le sang en prenant même de vitesse les globules blancs.

La maladie de Lyme, véhiculée par les tiques, va surtout manifester des symptômes primaires entre mai et septembre. En effet, c'est à cette période que les tiques sont au stade de nymphe (entre la forme embryonnaire et la forme adulte de l'insecte), qui est responsable de la majeure partie des contaminations.

En France, en 2020, on a répertorié 60 033 cas de maladie de Lyme en France métropolitaine, principalement dans le Grand Est et le Centre (Alsace, Lorraine, Limousin notamment) avec des taux d'incidence supérieurs à 100 cas pour 100 000 habitants. À l’opposé, les régions de l’Ouest et le Sud-Est méditerranéen affichent les taux les plus bas (inférieur à 50 pour 100 000 habitants).

En 2020, 710 cas de Borréliose de Lyme hospitalisés ont été dénombrés en France. Cette incidence est à interpréter avec précaution du fait de l’impact possible de la pandémie de Covid-19 sur le recours à l’hôpital, souligne Santé Publique France.

Source : Santé Publique France, 4 novembre 2021.

Les tiques sont répandues partout en France, et on les trouve surtout dans les zones boisées et humides, dans les herbes hautes des prairies ainsi que dans les parcs forestiers et urbains. On peut d'ailleurs télécharger et s'inscrire sur l'application « Signalement tique » permettant de signaler et de géolocaliser une piqûre de tique et de recevoir des conseils de prévention.

Toutefois, l'Inrae souligne que si « entre 2017 et 2019, 28 % des personnes avaient déclaré s'être fait piquer dans un jardin privé en France, le taux de déclaration des piqûres dans ce lieu s'est élevé à 47 % entre mars et avril 2020 », lors du premier confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Il ne faut donc pas se penser protégé simplement parce qu'on se trouve dans un jardin particulier.

À noter : c'est pour tenir compte de cette nouvelle donnée que l'institut lance un « nouveau volet » du programme de recherche participatif CiTique, avec des recherches ciblées sur les jardins privés des communes du Grand Nancy et alentours.

Atteintes

Lorsqu'elle se développe, la maladie de Lyme a un retentissement cutané, neurologique, musculaire et articulaire.

C'est en fonction de la bactérie Borrelia impliquée que l'atteinte se portera plus ou moins vers un système plutôt qu'un autre.

À noter : la transmission d'une femme enceinte à son enfant est possible au cours de la grossesse et lors de l'accouchement (mais pas par l'allaitement).

Maladie de Lyme : symptômes articulaires 

Évolution en 3 phases

On estime que la maladie se développe en 3 phases distinctes :

  • La phase 1 correspond à la période d'incubation.
  • La phase 2, symptomatique, correspond à la dissémination du germe. L'arthrite de Lyme à proprement parler survient dans une période comprise entre 2 mois et plusieurs années après l'infection,
  • La phase 3 se caractérise par l'installation de la maladie et survient des mois, voire des années après la primo-infection.

Phase 1 : elle passe inaperçue dans 50 % des cas

La phase primaire ne donne généralement que peu de symptômes d'ordre articulaire : elle fait suite à une incubation allant de 3 jours à 1 mois.

Toutefois, une mono ou une polyarthrite peut survenir peu de temps après la piqûre : les douleurs peuvent persister plusieurs jours. Dans ce cas, le genou est fréquemment touché. Le médecin traitant est la première personne à solliciter.

Le signe caractéristique de cette première phase est un érythème (lésion cutanée rouge), dit « érythème chronique migrant », qui apparaît à l'endroit où la tique a piqué. De forme ovale, allant de 1 à 10 cm de diamètre, il peut être chaud (inflammé), mais n'entraîne ni douleur ni démangeaison. Il disparaît tout seul.

Remarque : au cours de la phase primaire, on observe parfois une légère fièvre de type grippal durant quelques heures avec des frissons, des nausées, des maux de tête, une raideur cervicale, des douleurs articulaires et musculaires pouvant aller jusqu'à une paralysie des muscles du visage.

Phase 2 : début de l'arthrite de Lyme entre 1 et 6 mois après

Le spirochète est répandu dans tout l'organisme, et il peut atteindre n'importe quel organe 1 à 6 mois après l'inoculation.

Cette phase entraîne des symptômes spécifiques : apparition de boutons et de rougeurs sur la peau, fatigue, maux de tête, paralysies, atteintes cardiaques, atteinte articulaire touchant également les muscles et les tendons. Le patient peut aussi éprouver des difficultés à se concentrer ou à se souvenir et présenter des troubles de l'humeur.

À noter : les signes rhumatologiques générés sont regroupés sous l'appellation d'« arthrite de Lyme », qui atteint en général d'abord le genou (si ce n'est pas déjà le cas en phase primaire), puis l'épaule et enfin le coude.

Phase 3 : une aggravation de l'arthrite

En phase tertiaire, qui peut survenir des mois, voire des années après la morsure de tique, l'arthrite de Lyme est très marquée et peut encore s'aggraver en devenant de plus en plus douloureuse au cours de périodes de plus en plus longues.

L'atteinte concerne les membres inférieurs (dans 30 % des cas, il s'agit d'une oligo-arthrite, voire d'une polyarthrite asymétrique), le genou essentiellement, plus rarement la cheville, et les coudes, les poignets, les hanches, les épaules.

La douleur est généralement légère. L'articulation atteinte est gonflée et une inflammation des bourses articulaires (bursite) peut apparaître.

La bactérie peut aussi avoir colonisé plusieurs organes, entraînant de nombreux symptômes très divers.

À noter : la maladie de Lyme peut être aggravée par les potentiels autres parasites injectés par la tique au moment de la morsure.

Maladie de Lyme : éléments de diagnostic de l'arthrite

Le diagnostic de la maladie de Lyme est complexe lorsque celle-ci n'est pas repérée en phase 1. Les symptômes qu'elle provoque sont trop atypiques et diffus pour qu'elle puisse être facilement différenciée et identifiable par rapport à d'autres pathologies.

Liste de Burrascano : 46 symptômes de la maladie de Lyme

Le médecin américain Joseph J. Burrascano, spécialiste de la maladie de Lyme, propose une liste de 46 symptômes parmi les plus fréquents retrouvés en cas d'affection par la bactérie Borellia burgdorferi. Lorsqu'un patient en présente au moins 15, le médecin doit s'orienter vers le diagnostic d'une maladie de Lyme.

D'un point de vue articulaire, les symptômes qui doivent alerter sont : des inflammations articulaires, une arthrite, des douleurs (au genou, au poignet, aux doigts, au coude, à la hanche), des orteils et des pieds gonflés, des crampes aux pieds, des douleurs musculaires rendant la marche difficile, des raideurs et/ou des craquements des vertèbres (nuque, cou et dos).

Dans le même ordre d'idées, le questionnaire de Horowitz (spécialiste américain de la maladie de Lyme et fondateur de l’ILADS) tient compte d'une cinquantaine de symptômes. Il existe toutefois une version simplifiée permettant de suspecter fortement la maladie dans la mesure où le patient présente de façon chronique au moins 5 symptômes parmi ceux-ci :

  • fatigue ;
  • crampes ;
  • spasmes musculaires (ou sursauts à l'endormissement) ;
  • douleurs musculaires, tendineuses ou articulaires migrantes d'un jour sur l'autre ;
  • impatience dans les jambes et/ou jambes lourdes ;
  • contraction musculaire involontaire (paupière notamment) ;
  • palpitations ;
  • paresthésies (fourmis dans les bas ou les jambes) ;
  • impression de manquer d'air ;
  • hypertranspiration ;
  • yeux secs et qui démangent (en l'absence d'allergie) ;
  • frilosité (notamment des extrémités) ;
  • démangeaisons ;
  • tendance excessive aux hématomes ;
  • troubles visuels (flou visuel, éclairs, photophobie, ombres passagères...) ;
  • écoulements dans la gorge récurrents (glaires) ;
  • troubles digestifs et/ou douleurs à l'estomac, type colopathie.

À noter : la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé ses recommandations de bonnes pratiques devant un patient suspecté de présenter une borréliose de Lyme à travers un guide qui s’appuie sur un algorithme indiquant la conduite à tenir par les professionnels de santé selon les situations cliniques ainsi que l’autosurveillance à réaliser par les patients eux-mêmes.

Radiographies : efficaces surtout en phase 3

Au niveau radiologique, notamment en phase tertiaire, il est possible d'observer sur une radio des genoux : une hypertrophie synoviale, parfois un épanchement, et une érosion osseuse dans certains cas.

Attention ! Les clichés radiologiques restent normaux au début de la maladie.

Examens biologiques : une sérologie de Lyme parfois utile

Le liquide articulaire et la biopsie synoviale ne permettent pas de réaliser le diagnostic : ils ne montrent aucune spécificité.

La positivité de la sérologie de Lyme peut toutefois être un bon indicateur. Elle met en évidence la présence d'IgG (immunoglobulines).

Conseil : la toute première chose à faire, lorsqu'il en est encore temps (dans les 36 premières heures), est de retirer toute tique qui aurait piqué quelqu'un. Pour cela, on peut utiliser un ustensile vendu en pharmacie ou une pince à épiler non coupante. Une fois la tique enlevée, il faut désinfecter la zone et consulter le plus rapidement possible un médecin si un érythème migrant ou une fièvre apparaissent.

Traitement médicamenteux contre la maladie de Lyme

Traitement antibiotique

Le traitement médicamenteux de la maladie de Lyme est un traitement antibiotique visant à éliminer les Borreliae (ces bactéries font partie des plus rapides et des plus mobiles que l’on connaisse ; elles peuvent donc se loger dans tous les tissus du corps humain, tout en se rendant invisibles et inatteignables par les antibiotiques).

Chez les femmes enceintes en qui la maladie a été détectée, un traitement antibiotique de 2 à 3 semaines doit également être instauré.

En général, on observe une exacerbation des symptômes de la maladie dans les premiers temps. Si le traitement est appliqué en phase 1, on peut espérer obtenir de bons résultats, surtout si le traitement est administré dans les plus brefs délais. Mais, si l'érythème migrant a eu le temps de se constituer (stades 2 et 3), le pronostic est beaucoup plus sombre.

Un traitement inefficace entraînera de façon plus rapprochée les phases secondaires et tertiaires de la maladie avec apparition de l'arthrite de Lyme à proprement parler.

Attention ! Même en cas de traitement antibiotique efficace, les rechutes sont fréquentes, pouvant intervenir des mois voire des années après une guérison apparente.

Prise en charge pluridisciplinaire

En cas de doute diagnostique, l’avis d’un médecin spécialiste ou d’un CC MTV (centres de compétences spécialisés dans la prise en charge des cas complexes de suspicion de borréliose de Lyme) sera demandé (en phase 2 notamment).

Ce sera le cas, en particulier, en présence de signes non spécifiques (fièvre, signes dermatologiques, articulaires ou neuroméningés, radiculite isolée) et sans érythème migrant, dans les six semaines suivant la piqûre de tique. Le CC sera aussi nécessaire en cas d’échec thérapeutique, et lorsque des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le diagnostic de maladie de Lyme, ou pour rechercher des diagnostics différentiels.

En phase 3, pour les cas les plus complexes que ce soit sur le plan diagnostique ou thérapeutique, un CR MVT (centre de référence de prise en charge pluridisciplinaire des maladies vectorielles à tiques) sera sollicité (il en existe 5 en France). Ce centre est habilité à mener une expertise pluridisciplinaire.

Le suivi pourra nécessiter une longue période, car il doit être effectué « jusqu’à stabilisation des symptômes et signes cliniques », et confirmation par le patient qu’il est bien pris en charge de façon adaptée à ses besoins.

Source : Haute Autorité de Santé, 15 mars 2022.

Approche intégrative

L'approche intégrative combine le traitement antibiotique et les approches alternatives. Elle consiste à faire des cures régulières d'antibiotiques soutenues une à trois semaines par mois par des solutions phytothérapeutiques destinées à affaiblir la Borrelia.

L'inconvéneint de cette technique est qu'elle affaiblit le microbiote intestinal (élément essentiel de l'immunité) et qu'elle favorise la prolifération du Candida albicans.

Approche alternative

L'approche alternative se dispense d'antibiotiques et axe le traitement sur la détoxification de l'organisme ce qui demande notamment de modifier radicalement son alimentation pour permettre à l'organisme de lutter naturellement contre la bactérie.

On va mettre l'accent sur :

Ne négligez pas non plus, en cas de Lyme chronique, la prise de teinture mère de cardère sauvage, qui permet de lutter contre la borréliose ainsi que contre les autres pathogènes transmis par la tique tout en renforçant le système immunitaire et en détoxifiant l'organisme.

La prise en charge non médicamenteuse des cas complexes fait aussi appel à la rééducation et à la mise en place d'une activité physique adaptée.

L'ozonothérapie

Quelques thérapeutes pratiquent des séances d'ozonothérapie. Très efficace contre la maladie de Lyme, cette technique est à la fois détoxifiante et antibactérienne.

L'injection d'ozone (forme très riche d'oxygène) nettoie l'organisme en profondeur et permet d'éliminer les causes de Lyme mais aussi de nombreux autres agents infectieux, toxines et autres parasites qui s'appuient sur la brorréliose (babesias, rickettsies, coxiella, candida albicans...).

Phagothérapie

Il est toutefois possible d'avoir recours à la phagothérapie, c'est-à-dire à l'utilisation de (bactério)phages, qui sont des virus naturels capables de détruire les bactéries (chaque virus a une action sur une bactérie en particulier).

Quoique assez peu connue en France cette approche permet, dans le cadre de la maladie de Lyme, non pas de tuer la Borrelia, mais de la déloger et de l'exposer aux antibiotiques, qui pourront aisément la détruire.

Ces pros peuvent vous aider

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