Enthésopathie

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Des douleurs récurrentes qui se manifestent dans les régions où les tendons ou ligaments s'attachent à l'os caractérisent l'enthésopathie, affection liée à des sur-sollicitations ou à des pathologies rhumatismales. On fait le point.

Enthésopathie : que sont les enthèses ?

Définition des enthèses

Les enthèses correspondent aux régions d'insertion dans l'os de certaines structures du corps humain :

  • les tendons, qui permettent aux muscles de s'attacher aux os ;
  • les ligaments, qui assurent la fixation entre deux os au niveau des articulations ;
  • les capsules ligamentaires, qui recouvrent les articulations.

Les enthèses sont ainsi des éléments assurant la transition entre deux types de tissus différents. Lorsqu'elles sont touchées par une pathologie, on parle d'« enthésopathie ».

On distingue les enthésopathies en fonction de leur origine, mécanique ou inflammatoire.

Enthésopathies mécaniques

Elles sont liées à un traumatisme ou à la pratique d'une activité physique intense. Elles surviennent principalement chez des sportifs (coureurs à pied, cyclistes...) ou chez des professionnels effectuant des gestes répétitifs au quotidien.

Elles provoquent des douleurs qui se manifestent par exemple au niveau :

  • de l'arrière du pied, dans la zone du tendon d'Achille, qui fixe le muscle du mollet à l'os du talon (enthésopathie calcanéenne) ;
  • de la rotule ;
  • de l'arrière de la cuisse (enthésopathie des ischio-jambiers) ;
  • du coude ;
  • de l'épaule, etc.

Enthésopathies inflammatoires

Certaines pathologies rhumatismales, regroupées sous le terme de « spondylarthropathies », se caractérisent par une atteinte inflammatoire de l'enthèse, on parle alors d'« enthésite ». Il s'agit principalement de :

  • La spondylarthrite ankylosante, qui atteint principalement les vertèbres et l'articulation entre le sacrum, situé à l'extrémité de la colonne vertérale, et les os iliaques. Elle touche parfois également l'épaule, le genou...
  • Le rhumatisme psoriasique, qui se manifeste dans un premier temps par des douleurs au niveau de la nuque et qui provoque un gonflement au niveau des doigts (les caractéristiques « doigts en saucisse »), en raison de l'atteinte de l'enthèse de la capsule articulaire des phalanges.
  • Les rhumatismes observés au cours de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (rectocolite ulcéro-hémorragique et maladie de Crohn).

Ces enthésites évoluent par poussées, avec des périodes de rémissions. Elles comportent plusieurs phases :

  • la phase inflammatoire ;
  • une phase de destruction de l'os ;
  • une phase d'ossification de l'enthèse qui peut conduire à la formation d'une excroissance, l'enthésophyte (dans certains cas, l'inflammation peut se propager à la moelle osseuse).

Bon à savoir : l'échographie est l'outil de diagnostic privilégié pour identifier l'existence d'une enthésite. Elle peut être couplée à l'IRM.

Traitements des enthésopathies

Traitements anti-inflammatoires

En réduisant l'inflammation, les médicaments anti-inflammatoires atténuent les manifestations douloureuses associées aux enthésites. Peuvent être indiqués :

  • la prise d'AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) par voie orale pour réduire les symptômes (traitement de première intention) ;
  • une infiltration de corticoïdes, c'est-à-dire une injection locale au niveau de la région douloureuse.

Biothérapie

Des anti-TNF alpha (biothérapie) peuvent être employés dans certaines circonstances. C'est par exemple le cas chez les patients présentant une spondylarthrite ankylosante qui ne se limite pas à l’arthrite et dans laquelle l’enthésite se complique d'inflammations digestives, d'une uvéite récidivante et/ou de psoriasis.

Dans cette optique, le médicament biosimilaire Amsparity® (adalimumab) a reçu une approbation du Comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Bon à savoir : paradoxalement, une étude montre que chez les patients porteurs d'une maladie auto-immune, les anti-TNF alpha entraîneraient plus de risques de développer une maladie de Crohn et une rectocolite hémorragique qui sont justement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ! (source : Korzenik J, Due Larsen M, Nielsen J et coll. : Increased risk of developing Crohn’s disease or ulcerative colitis in 17 018 patients while under treatment with anti‐TNFα agents, particularly etanercept, for autoimmune diseases other than inflammatory bowel disease. Alimentary Pharmaceutics &Therapy, 2019).

Traitement aux ondes de choc radiales

Chez les sportifs notamment, le recours aux ondes de choc radiales est courant pour soulager les enthésopathies. Ce traitement repose sur l'utilisation d'un appareil qui délivre des ondes capables de traverser la peau pour agir en profondeur.

Elles exercent à la fois un effet anti-douleur tout en augmentant la vascularisation de la région, ce qui favorise la cicatrisation des lésions.

Bon à savoir : le traitement se déroule sans anesthésie, au cours de brèves séances (moins de 10 minutes) espacées d'une semaine, sur une durée d'un mois à un mois et demi.

Autres traitements

D'autres approches peuvent donner de bons résultats, comme des massages profonds effectués par un kinésithérapeute, le recours à la cryothérapie (traitement par le froid), ou l'utilisation d'ultra-sons et de laser.

Autrefois réservée aux sportifs, l’injection de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) peut aujourd'hui être employée chez tout le monde pour traiter une enthésopathie. L’injection de PRP consiste à introduire dans l’articulation douloureuse des plaquettes issues du sang du patient lui-même. Riche en facteurs de croissance, ce concentré de plasma va stimuler la synthèse du collagène et la cicatrisation des tissus tout en réduisant l'inflammation.

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